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Primeurs 2002 Parker ou pas Parker ? That is the question

BORDEAUX, 8 mai (AFP) - Positive pour certains, négative pour d'autres, l'absence à Bordeaux du célèbre critique américain Robert Parker, qui a manqué la campagne de dégustation des primeurs 2002 à cause du contexte international, suscite des avis partagés dans le monde du vin.

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Ces dernières années, l'ancien avocat reconverti dans la dégustation a été "extrêmement utile au marché" car en parlant des Bordeaux, il a contribué à asseoir leur notoriété, souligne Francis Cruse, de l'Union des Maisons de Bordeaux.

"Il a fabuleusement développé Bordeaux mais en même temps amplifié le phénomène de spéculation", tempère Patrick Bernard, spécialisé dans les ventes de primeurs.

Peu connues en France mais très écoutées aux Etats-Unis, au Japon ou en Angleterre, les notations de sa lettre, "The wine advocate", ont en effet permis à certains vins jusque-là inconnus, comme Valandraud ou la Mondotte, de dépasser en prix les crus les plus célèbres. Beaucoup attendaient d'ailleurs la publication de ses critiques pour fixer leurs prix.

"Certains ont atteint des prix démentiels, c'étaient des vins spéculatifs qui ne tenaient que par les notes de Parker", explique un négociant.

Comme lui, plusieurs de ses confrères perçoivent l'absence du critique comme un "certificat de décès" pour les vins de garage, petits domaines qui ont misé sur les micro-cuvées et les techniques de pointe pour concurrencer les grands crus, certains avec des résultats encensés par le critique américain.

"On revient dans une réalité de marché, les prix ne sont plus soumis à ses coups de projecteur qui pouvaient occasionner des hausses de 30%", souligne un autre négociant.

"Mais à court terme, son absence est négative", du fait de la défection des clients qui se fiaient à ses notes pour acheter, note un propriétaire de Saint-Emilion.

"Ses notations, bonnes, auraient pu soutenir le marché, mais, mauvaises, contribuer à l'enfoncer", nuance un jeune négociant en soulignant que du fait de la qualité inégale du millésime, l'avis des dégustateurs est majeur pour les 2002.

Après avoir confirmé sa venue en condamnant tout boycott américain des produits français, l'ancien avocat a finalement reporté sa visite (en juin ou en septembre). Raison invoquée: l'inquiétude de sa famille de le voir voyager au moment de l'intervention en Irak.


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